Günther Anders
Philosophe allemand né en 1902 à Breslau (aujourd’hui rattaché à la Pologne),
Günther Anders (né Günther Siegmund Stern) fait partie des auteurs critiques
phares du milieu du siècle dernier. La montée du nazisme en Allemagne l’oblige
à l’exil, à Paris d’abord, puis aux Etats-Unis. Refusant de rentrer en Allemagne
après la Guerre, il s’établira en Autriche. C’est là qu’il écrira ses livres les plus
importants, notamment L’Obsolescence de l’homme (deux volumes, publiés en
1956 et 1980).
Étudiant d’Heidegger, proche d’Hans Jonas et Bertold Brecht, premier mari
d’Hannah Arendt, cousin de Walter Benjamin, Günther Anders est membre
éminent de cette intelligentsia allemande très en vue au sortir de la Deuxième
Guerre mondiale, avec pour Anders comme sujets de prédilection le
thème de la technologie et la condition de l’homme moderne. Sa réflexion
l’a conduit à développer une philosophe apocalyptique de la technique (Die
atomare Drohung, 1981), une philosophie de l’art (Mensch ohne Welt, 1985) et
une méditation sur la Shoah (Besuch im Hades, 1979) qui n’ont rien perdu de
leur actualité aujourd’hui. Il est également connu pour avoir « déserté dans la
pratique » et accompagné les mouvements pacifiste et antinucléaire allemands
(Gewalt, ja oder nein, 1987).
Günther Anders décède à Vienne en décembre 1992.