Après les cendres
Benoît Damon
« Écrire, c’est avoir la mort au bout de la langue. » Emprunté à Michel Schneider, cet exergue donne le la aux brefs chapitres d’un récit autobiographique fragmenté. L’auteur y interroge la figure du père, la mort, le deuil. Regard ironique et humour noir éclairent et subvertissent la part sombre des événements. Certains lieux se détachent de l’épaisseur du temps ; ils bornent un territoire personnel et dessinent une géographie intime. Une filiation se dessine, une reconnaissance apparaît – mais grevée par le remord. Une fratrie s’y esquisse – mais trouée par la dispersion.
Benoît Damon arpente, avec une légèreté d’observateur attentif aux moindres faits, le plus grand cimetière de la ville jusqu’à découvrir ce qu’il ignorait y chercher, par-delà une frontière invisible. Mais laquelle au juste ? Peut-être bien celle qui relie, plus qu’elle ne sépare ou divise, les morts des vivants ; et les hommes des enfants qu’ils furent hier, jusqu’à ceux d’aujourd’hui.