Autour du cairn
Alexandre Chollier
Le cairn fait relief. Quelques pierres empilées suffisent et voilà déjà devant vous le repère, la borne, la trace. L’artefact est en réalité si modeste et si fruste qu’il reste toujours à portée de main. Peut-être en va-t-il ainsi depuis toujours ?
Si sa figure se fait à l’occasion silhouette, ses noms ne manquent pas d’indiquer l’essentiel et de dessiner un monde où l’humain et le non-humain deviennent solidaires l’un de l’autre. Des noms dès lors à la présence vive : galgal, clapier, montjoie, monticule, murger, tumulus, castelet, champignon, garof, segnavia, ometto, uomo di sasso, mound, Steinmann, Steinberg, Steinpyramide, Wegweiser, radjma, kerkour, kalacha, nishan, chaps, chorten, stûpa, laptse, obo, apacheta, innunguaq, inuksuk…
Dans le cairn rien n’est isolé, ni mot, ni chose, ni être, ni lieu. Indicateur d’une géographie concrète, le cairn dit le monde tel qu’il est.