Blanche baleine
Fabienne Raphoz
Blanche baleine, comme un écho à ces deux vers de George Oppen :
Le monde trop limité pour s’étendre
est une terre
est une tentative, en ce début de 21e siècle – où le «sentiment de la nature» ne peut plus être celui des débuts du Romantisme – de se renjouer sur terre à défaut de réenchanter le monde : écouter, voir, toucher, tenter la symbiose, si ce n’est physique, du moins poétique, avec le vivant. Ce serait l’ambition, c’est-à-dire l’horizon, du vers, un vers baleine comme colombe.
Entrent en résonance le lointain (Yucatan), le très près (Mon-t fuji), les origines (Buisson premier, Tell de terre), le paysage sonore (Buisson sonore).
L’expérience individuelle s’objective dans un collectif de l’espèce pour tenter de renouer le lien perdu et surtout témoigner du «lyrisme de la matière» (Marinetti).