Scipio Slataper
Né à Trieste le 14 juillet 1888, Scipio Slataper est un prosateur et un poète italien, également essayiste et critique littéraire. Il disparaît très jeune, le 3 décembre 1915, au cours de sa vingt-huitième année, lors de combats durant la Première Guerre mondiale.
Étudiant à Florence, il dédia sa thèse à l’auteur norvégien Henrik Ibsen (texte publié à titre posthume en 1916). Il s’installa ensuite dans sa ville natale où, en 1913, il épousa Gigetta Carniel. Au même titre que Italo Svevo, Umberto Saba ou Claudio Magris, Scipio Slataper est un enfant de Trieste, le plus grand port de l’Adriatique. En contact avec les jeunes gens regroupés autour de Giuseppe Prezzolini et de sa revue La Voce (La Voix), il publie des essais critiques, qui seront très controversés. Slataper analyse la situation culturelle de Trieste, une ville qu’il juge sans tradition culturelle propre. En décrivant Trieste comme une ville provinciale de l’empire austro-hongrois – alors que l’élite locale, politiquement sous l’emprise des Habsbourg, fondait justement son « italianité » sur l’argument culturel – Slataper fut considéré comme un traître à la cause italienne et fut rejeté. Très probablement en réaction à cela, il publia Il mio Carso (Mon Karst) où il évoque avec une passion immodérée la région qui entoure Trieste.
Son ami Giani Stuparich a édité l’essentiel de ses inédits et de sa correspondance, tandis que ses écrits politiques ont été publiés par Italo Svevo.