55 poèmes
Louis Zukofsky
On peut dire de 55 poèmes qu’il s’agit du premier Zukofsky. D’abord, parce que c’est son premier recueil personnel – tardif, puisqu’il est publié en 1941, six ans après avoir été terminé et presque vingt ans après les débuts de Zukofsky en poésie. Il a alors 37 ans.
Ensuite, parce que 55 poèmes, c’est aussi le Zukofsky première manière. C’est le recueil de la période la plus strictement « objectiviste » du poète new-yorkais, celle où il bousculait le milieu de la nouvelle poésie américaine par des manifestes flamboyants, âprement discutés dans les revues de l’avant-garde – celle où il apparaît comme l’héritier d’Ezra Pound.
C’est dans 55 poèmes qu’apparaissent la plupart des œuvres les plus connues de Zukofsky hors du grand-œuvre « A », textes d’un jeune homme infiniment ambitieux, invoquant toute l’histoire de la littérature occidentale, de la pensée juive, retravaillant des formes fixes complexes héritées de Dante et des troubadours, dialoguant avec la poésie de son temps et des autres.