Une danse pour les doigts humains
David Lespiau
Tourner autour des mains, des doigts, pour interroger leur mouvement sur un clavier. Tenter de saisir ce qui se joue dans la composition même, qu’il s’agisse de lettres ou de notes actionnées du bout des doigts. On peut composer et transporter un texte dans la main comme un objet virtuel, le capter et le compacter, l’encapsuler en l’air ; compter, placer, mémoriser grâce à la segmentation et à la disposition du corps : mains (gauche, droite), doigts (dix), phalanges (quatorze). La métrique de ces vers s’inscrit dans ces limites ; sa variation reproduit les articulations d’une main aux doigts pliés, tendus, joints, écartés, etc.
Cette forme interroge tout le livre. Qu’est-ce qui est joué là, physiquement, mentalement ? Comment cela se joue, se compose, se fabrique ? Ce qu’est un jeu, comment il interprète et articule nos vies, comment il les contient, les déplie.