L’Ours Blanc no 38 – Arbre, suivi de Chiens d’ombre
Natalie Whittaker
Arbre est un long poème de deuil — le plus difficile, celui d’un enfant mort-né. Natalie Whittaker écrit une langue qui s’attache à restituer les faits plutôt que d’exprimer des sentiments si bien que c’est la lectrice, le lecteur qui se trouve submergé.e par l’émotion toujours dite indirectement. De rares métaphores — qui n’en deviennent que plus saisissantes, ponctuent la patiente et allusive description de situations souvent résumées à un simple détail. Comme si la métonymie condensait la douleur.
D’une tonalité plus que sombre lorsqu’ils explorent les moments de détresse, de colère, de lassitude, parfois de dégoût face à la vie, les poèmes de Chiens d’ombre (Shadow Dogs) sont aussi parfaitement lumineux, par la force d’élucidation dont ils sont porteurs. C’est en se situant là où la nuit commence que la poésie de Natalie Whittaker s’approche au plus près de la lumière du ciel.
Arbre et Chiens d’ombre ont été traduits par le jeune universitaire et directeur de revue Stéphane Lambion en un français fidèle à l’intensité ramassée de l’anglais original.