L’Ours Blanc no 8 – Fatiguer la réponse, reposer la question

Artiste plasticienne, musicienne, performeuse et écrivaine, Nelly Maurel (1973) occupe une place singulière dans le panorama littéraire français actuel ne serait-ce que par le caractère foisonnant et protéiforme que revêt son travail de création. Quel que soit le médium choisit, elle pratique l’impertinence systématique, une forme d’idiotie volontaire et assumée aux effets ravageurs, avec un talent virtuose. Son livre se présente comme une longue liste de questions sans suite logique, sans hiérarchie, sorte d’interrogatoire cocasse qui avoue sans complexe sa filiation avec Le dictionnaire des idées reçues de Flaubert ou encore les derniers textes de Maurice Roche (Je ne vais pas bien mais il faut que j’y aille, etc.) Retravaillant également les contenus des tests de magazines féminins ou des campagne de sondage, Fatiguer la réponse, reposer la question met crûment à jour l’idéologie libérale et consumériste dont ils sont les vecteurs déguisés.