L’Ours Blanc no 7 – Ma ménagerie
Chloé Berthet
A la fois allusif et cruellement précis, Ma ménagerie est le récit discontinu, entrecoupé d’espèces de flashes hallucinés, d’une longue et douloureuse expérience de soi. Sans aucun dolorisme, mais sans aucune concession non plus, l’écriture de Chloé Berthet dresse un état des lieux du malaise bouleversant dans son quasi détachement, comme si le «je» de l’écriture était sans cesse dédoublé, observé depuis l’extérieur. Les insertions d’images et de situations extérieures à la trame du récit renforcent cette impression d’étrangement à soi-même et dédramatisent le régime de la confession intime tout en l’intensifiant. Des dessins, seuls ou série, viennent compléter le corpus d’images mentales et de récits parasites qui scandent le texte. Comme ces derniers, ils interrompent le fil de la narration, mais leur noirceur fait bien référence au même univers désenchanté. La ménagerie décrit sans faux semblants une situation de crise psychologique profonde en évitant de sombrer dans le pathos et sans jamais chercher à provoquer l’empathie du lecteur, de la lectrice.