L’immobilité à bout d’immobilité
Un train, la nuit, en Ukraine. La rencontre insolite d’un écrivain soviétique «installé» et d’un petit homme qui ne paie pas de mine qui, tout au long du trajet, raconte sa vie à son interlocuteur de hasard. Peu à peu, l’écrivain s’approprie le récit de l’inconnu. Tout se mêle, devient à la fois rêve et réalité. A la fin du voyage, le conteur disparaît comme par enchantement. Reste son récit : l’anéantissement des paysans ukrainiens pendant la collectivisation, l’occupation allemande, l’extermination des juifs, le retour du pouvoir soviétique…
La voix du narrateur est celle d’Antoine Läng, elle est accompagnée par les sons d’une guimbarde, une guimbarde d’Ukraine. Ces pulsations lourdes et répétitives, évoquent le voyage et soulignent la lenteur du récit. Au début puis à la fin on entend au ralenti un enregistrement de gare et d’un ensemble jouant des pièces traditionnelles ukrainiennes, captation faite au vol par Antoine Läng lors d’un voyage à Paris.